Celles et ceux qui collectionnent les boîtes d'aiguilles la connaissaient. Avant la création de son site, voilà comment Pascal et d’autres choisissaient les boîtes qu’ils lui achetaient. Magnifique, tout simplement.
Lorsque j’ai moi-même commencé à lui acheter des boîtes, Ruth avait passé à une nouvelle technologie : la photocopie couleur ! Toutefois, plutôt que de m’envoyer de banales pages A4, elle faisait des agrandissements et découpait le pourtour des boîtes une à une !
Ensuite, dès qu’elle eut maîtrisé la correspondance par Internet, Ruth Lambert fut la première à envoyer ses vœux de fin d’année à ses connaissances dans le monde entier sous forme de compositions de ses plus belles boîtes.
Beaucoup de collectionneurs et collectionneuses de boîtes à aiguilles de gramophones ont rencontré Ruth à la fameuse foire de Rüdesheim am Rhein en Allemagne. Dans cette modeste salle des fêtes, elle trônait sur la scène avec un fort joli stand. Son mari Rick l’accompagnait et assurait une garde bienveillante pendant que nous nous lancions dans nos transactions. Ruth était rude en affaires, ses prix étaient élevés car elle savait sa marchandise rare et de qualité. En face, la collectionneuse ou le collectionneur devait faire des choix douloureux devant telle abondance de biens. Mais ce qui était passionnant, surtout, et qui forçait notre respect, c’était son extraordinaire connaissance des boîtes, de leur provenance, de leur histoire.
La papesse des boîtes, comme la nommait affectueusement l’un de nous, est décédée le 31 janvier 2005 d’un cancer qui l’a emportée bien trop tôt, nous privant de sa compagnie, son savoir et de ses correspondances que nous attendions avec impatience. Merci, Pascal, de partager ces documents précieux !
J'ai écrit cet article en février 2010 pour le site de Pascal Frioud, collectionneur de gramophones